L'administration fiscale israélienne s'intéresse aux ressortissants ayant des comptes financiers à l'étranger
L'administration fiscale israélienne a reçu des informations sur des centaines de comptes bancaires israéliens dont les soldes s'élèvent à des dizaines de millions de shekels et qui n'ont pas été déclarés aux autorités israéliennes. Elle a maintenant posté 220 lettres à des ressortissants, annonçant l'ouverture de dossiers sur eux.
Eran Yaacov, directeur de l'autorité fiscale israélienne, a révélé que des centaines de lettres sont envoyées aux Israéliens possédant des comptes bancaires offshore. L'annonce a été faite lors de la dernière conférence annuelle de l'Institut des consultants fiscaux en Israël, au cours du panel d'ouverture. La raison de cet envoi massif est le grand nombre de résultats que l'autorité fiscale reçoit à la suite des échanges d'informations FATCA et CRS, pour lesquels des rapports fiscaux sont nécessaires.
"Il y a 88 pays qui nous envoient des données au plus tard en septembre de chaque année, et il arrive souvent que des pays fassent leur rapport même avant, donc des centaines de lettres seront envoyées cette semaine à ceux à qui nous demanderons activement des rapports. Nous ouvrirons des dossiers sur eux", a ajouté M. Yaacov.
Les juridictions ayant enregistré le plus grand nombre de comptes d'Israéliens à ce jour sont les États-Unis (19 %), la Suisse (10,5 %), le Royaume-Uni (9,6 %), la France (6,1 %) et la Roumanie (5 %).
Israël a signé plus de 50 accords visant à éliminer la double imposition, en vertu desquels certaines nations ont accepté de partager des informations concernant les revenus et les devises des Israéliens à l'intérieur de leurs frontières. L'un de ces accords est la FATCA, ce qui signifie qu'Israël renvoie également à l'IRS des informations sur les citoyens israéliens et leurs actifs financiers ayant des liens avec les États-Unis. De même, dans le cadre de CRS, des informations sur les comptes financiers des résidents étrangers en Europe et à l'étranger sont automatiquement envoyées.
Les informations recueillies ont révélé l'existence de centaines de comptes bancaires israéliens dont les soldes se chiffrent en dizaines de millions de shekels et qui n'ont pas été signalés aux autorités israéliennes. Certains des dossiers sont transférés en vue d'enquêtes et de procédures pénales. Dans d'autres cas, les dossiers sont marqués pour être surveillés et les parties concernées sont invitées à se déclarer.
Yaacov ajoute : "Nous recevons énormément d'informations. Certaines font l'objet d'une enquête immédiate, par exemple lorsqu'il y a d'importants montants non déclarés ; d'autres sont destinées à l'évaluation des impôts et d'autres encore élargissent la base de déclaration. Nous travaillons en fonction d'un ensemble de priorités. Cette semaine, nous allons contacter des centaines de personnes à qui nous dirons que nous avons ouvert un dossier sur elles, ce qui signifie qu'elles doivent remplir une déclaration. Si quelqu'un ne fait pas de déclaration, il y a des sanctions. Ce qui doit se passer, c'est qu'une déclaration doit être déposée immédiatement. Je suggère, depuis cette tribune, de se dépêcher de déposer les déclarations, et de le faire le plus rapidement possible."